Dieu est tellement infini, tellement parfait, tellement fécond et tellement éternel, que tout ce qui est issu de ses mains, animé ou inanimé, est comme une seule et unique création, de la plus grande et suprême création de l’âme du Christ au plus simple coquelicot des vallons silencieux, car, comme Dieu s’est la Perfection unique, lorsqu’Il crée, Il le fait en son Unité Trine, se répandant sur chaque créature avec tout son être infini, en création amoureuse.C‘est pourquoi chacune des petites créatures, et il en est ainsi de toute la création, exprime, le disant et le criant en son espèce, l’éternel et inaccessible être de Dieu ; même si entre créatures animées et inanimées il y a une différence immense, et à un degré inconcevablement supérieur, entre elles et l’âme du Christ.
Oh ! Amour !… Abîmée dans le mystère sacré de ton éternelle sagesse, pénétrant dans la création de chaque créature douée de raison, je vois que Dieu n’a pas créé en bloc des milliers d’Anges, d’Archanges, de Séraphins, de Chérubins et d’hommes, mais que le Créateur, capacité infinie et féconde, en tant que Père amoureux, crée des milliers d’Anges ; et au moment même où Il crée ces Anges, comme en Lui il n’y a pas de temps, Il fait de chacun d’eux une création nouvelle et unique, déposant en chacun d’eux l’image de son être amoureux se répandant en Trinité Une se reflétant en tant que Créateur.
Quant aux hommes, nous voyons l’Artisan divin créer l’âme de chacun d’eux comme si cette âme était unique, et nous Le voyons se répandre sur elle en surabondance de son être amoureux.
À la lumière de Dieu et dans la vérité de l’éternelle Sagesse, nous verrons que chaque être doué de raison, chaque âme, est une création différente de toutes les autres et que Dieu, en les créant, s’est répandu sur chacune d’elles comme si chacune d’elles était une création unique, pouvant dire comme dans le Cantique des Cantiques : « Tu es mon unique, ma colombe, ma préférée parmi des milliers » , car lorsque Je t’ai créée, Moi le Divin Potier, Je ne t’ai pas mise, comme le font les potiers humains, dans un moule pour y reproduire une multitude d’âmes identiques, non, Je t’ai conçue dans mon Regard divin se répandant en création, prenant pour modèle mon Verbe dans lequel est dite toute la vérité et la vie divine et humaine, et J’ai fait cela dans l’amour de l’Esprit Saint…
Âme, qui que tu sois, lorsque tu as été créée par les trois divines Personnes, ensemble, se sont répandues, mettant tout leur amour dans un regard de création, pour te créer à leur image et ressemblance.
C’est pourquoi chaque âme possède sa physionomie particulière, sa beauté particulière, et son nom unique, que Dieu lui a donné le jour où Il l’a créée et qui correspond à sa physionomie dans la création.
Chaque âme a son propre nom, et il n’y a au Ciel aucun être créé portant le même nom, parce qu’elle porte le nom que Dieu, dans son infinie sagesse amoureuse, a gravé en elle et en elle seule lorsqu’Il l’a créée, nom qui est tout son être en tant qu’expression du Créateur, et qui reflète cette nuance ou cette physionomie que la Sagesse Divine a voulu déposer en elle pour la nommer éternellement.
Chaque âme est une création différente des autres, que le Seigneur s’est donnée pour la réjouissance et le contentement de ses trois divines Personnes, l’Amour pouvant dire en vérité et en justice : « J’entre dans mon jardin, ma sœur, ma fiancée ; Je cueille ma myrrhe avec mes aromates, Je mange mon rayon de miel avec mon miel, Je bois mon vin avec mon lait » .
C’est pourquoi il ne faut pas regarder les autres en voulant imiter leur chemin parce qu’il nous paraît meilleur que le nôtre, car cela suppose un mépris de la création de notre âme, qui pour Dieu est unique entre toutes. Par conséquent, nous devons nous accorder, nous conformer à la volonté créatrice de Dieu envers chacun de nous, car Il nous a fait d’une maniere et non d’une autre.
Même si à cause de notre grande imperfection nous ne comprenons pas cela, dans sa sagesse infinie, Dieu nous a donné ce qu’il y a de meilleur pour nous. Ne faisons pas l’erreur de croire que les chemins par lesquels Dieu conduit les autres âmes sont meilleurs que les nôtres, car, lorsque l’Amour Infini t’a créé, Il a mis en toi, selon la physionomie qu’Il t’a donnée, le chemin que tu devais suivre à ta manière et à ta mesure ; Il a déposé en ton âme les talents et les capacités qui en tant qu’unique création de son amour la rendaient apte à réaliser ce plan divin, et aussi pour pouvoir t’appeler par ton nom, le seul par lequel Il te reconnaîtra, puisque c’est avec ce nom et pour que tu y correspondes, qu’Il t’a créée.
Au Ciel nous aurons chacun notre nom, celui que Dieu nous a donné lorsqu’Il nous a créés ; et qui sera plus ou moins complet, rempli et glorifiant pour Dieu Lui-même, selon que nous serons plus ou moins en accord avec le plan divin de notre création.
Pour satisfaire Dieu d’une manière ou d’une autre, ne regardons pas ce que font les autres en voulant imiter leur façon d’être. Allons au fond de nous-mêmes, là, au centre de notre âme, là où le Père, se répandant en Parole de Feu, nous déclame par son Verbe que nous serons plus conformes à Lui et à sa volonté très sainte et créatrice.
À chacun de nous, comme unique création, la divine Parole nous enseigne, comme à des tout-petits, comment nous couler dans ce moule divin avec lequel son amoureuse volonté veut nous voir totalement en accord ; moule qui s’est brisé et dévoyé à cause du péché originel, et que maintenant, à force de nous accorder avec la volonté créatrice de la Sagesse éternelle, nous modifierons peu à peu jusqu’à être tellement conformes à ce moule, que le Créateur, l’Artisan divin pourra de nouveau voir en nous cette création issue de sa poitrine, qu’Il s’est faite pour son contentement par surcroît.
La sainteté consiste à être en accord avec le plan amoureux que la Sagesse éternelle a prévu pour chacun de nous. Car, que deviendrait le coquelicot s’il s’efforçait sans cesse d’être une rose, parce qu’à ses yeux, mais pas aux yeux de Dieu, la rose est plus belle que lui ?… Eh bien, il passerait sa vie à vouloir ressembler à la rose, sans être en accord avec ce plan divin qui, en le créant coquelicot, l’a fait tellement simple, tellement humble, tellement ingénu qu’il reflète ainsi la simplicité de Dieu.La rose et le coquelicot sont l’une et l’autre fleur une expression de la perfection divine, l’une manifestant certains attributs, et l’autre d’autres attributs ; mais parce que chacune d’elle s’adapte à son propre moule et reflète un attribut différent, elles reflètent tout l’être divin, puisqu’en chaque attribut il y a tous les autres attributs ou perfections, et, par conséquent, la vie divine en Trinité de Personnes.
S’il n’était pas en accord avec plan divin, le coquelicot serait un coquelicot malheureux qui hors de son moule serait plus triste, plus pauvre et plus fragile que les autres.
Dieu seul sait le nom de chaque âme, et c’est seulement par ce nom qu’Il la reconnaîtra. Et celles qui, n’étant pas en accord avec le plan divin, ne seront pas conformes à leur nom, à celles-là le Créateur dira au moment des noces : « En vérité je vous le dis : je ne vous connais pas » , parce que Je ne me vois pas reflété en vous selon ma volonté créatrice, car Je vous ai choisies et amoureusement créées pour que vous soyez en mon sein un jasmin d’humilité ou un coquelicot de simplicité.
Par conséquent, prends garde de ne pas t’égarer, éblouie et attirée par le chemin de tes compagnes, et de ne pas être pour Moi un lys ou une rose que Je détesterais et que Je ne reconnaîtrais pas en toi, parce qu’il manquerait à ma création le jasmin odorant et le coquelicot caché que Je me suis créé pour m’en réjouir.
Âme créée par Dieu, crois-tu que pour l’Amour de paternité infinie la rose vaut plus que le coquelicot ?… Ne vois-tu pas que le Créateur s’est répandu dans l’une et l’autre fleur, faisant de chacune « son unique, sa colombe, sa préférée et son aimée entre des milliers » ?…
C’est seulement en étant en accord avec ce plan divin que chaque âme remplira sa mission, chacune pouvant être appelée par le nom qui est le sien et qui correspond à sa création ; puisque Dieu, en se répandant sur chaque âme, s’est manifesté en tout son être ; et chaque âme, réalisant le plan divin, est un reflet créé de l’Infini et de l’Incréé.
Mère Trinidad de la Santa Madre Iglesia
Extrait des livres publiés : «LA IGLESIA Y SU MISTERIO» (L’Église et son mystére) et «VIVENCIAS DEL ALMA» (Expériences de l’âme)
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