Texte de MADRE TRINIDAD DE LA SANTA MADRE IGLESIA,

du 17 janvier 1960, intitulé :

LE GRAND MYSTÈRE DE L’INCARNATION

L’humanité du Christ est l’Épouse du Verbe, tout le contentement des trois Personnes divines ; création nouvelle, dans laquelle et par laquelle, le Dieu Très-Haut Lui-même, en se faisant Homme et en pardonnant la faute que l’homme avait commise envers la Sainteté Infinie, peut nous manifester les mystères cachés de son être adorable en chanson d’amour.

Mon Christ ! quelles nuances presque infinies Tu as mises en ton humanité, en te faisant la merveille qui chante, par ta voix humaine, les perfections infinies et les incomparables secrets de l’être mystérieux de Dieu.

Âme du Christ, en laquelle Dieu Lui-même, regardant son Verbe, a façonné, dans une nouvelle création, au-dessus de tout ce qui est créé et de nature finie, toutes les perfections infinies et les nuances qu’Il s’est en son être très simple… Quelle participation et quelle transformation que la tienne dans chacune des perfections infinies qui, dans une infinitude de nuances, se répandent, par une infinitude de perfections, en une seule et simple perfection !…

Quel concert d’harmonies que l’humanité de mon Christ ! lyre très fine dont le Verbe de la Vie Lui-même joue les accords harmonieux pour se manifester aux hommes en parole.

Oh ! délicatesse indicible du Christ !… Oh ! Chant-Amour de mon Époux !… Oh ! concert harmonieux de l’âme du Verbe !… aujourd’hui, attirée par l’odeur de tes parfums, je veux écouter, en une prière intime et amoureuse, tes vibrations profondes devant ton contact hypostatique avec le Verbe et ton contact amoureux avec le Père à la fécondité infinie, et avec l’Esprit Saint dans lequel, ô Verbe Incarné, Tu t’embrasais et Tu embrases, dans une folie d’amour, dans les flammes impétueuses de son être Personne-Amour en la Trinité.

Mon Christ, allez, donne-moi le regard avec lequel Tu regardais, et ta Parole même, et le feu de l’Amour dans lequel Tu t’embrases, pour que je dise un peu, ô mon Dieu Incarné ! de ce que, comme âme-Église, je découvre en ton âme très sainte.

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Oh ! la création de la nature humaine de mon Christ !… Toute la Trinité, en son s’être immuable, est comme prise d’une folie d’amour infinie, empressée et heureuse Elle pare, embellit, enrichit, couvre de joyaux cette créature qui, issue de ses mains, devait être la lyre très fine avec laquelle le Verbe de la Vie Lui-même aurait fait retentir le son même de la divinité à tous les Anges et à tous les hommes.

Jusqu’alors, jamais aucune créature n’avait fait vibrer et n’avait fait résonner d’une vibration quasi infinie la Très-Haute infinitude de l’Incréé.

Quel concert de perfections !… Toute la création contenue dans le Christ ; toutes les perfections créées, récapitulées dans le Verbe Incarné ; et toutes les infinitudes de l’être du Dieu incréé, gravées par participation dans l’âme de Celui qui devait être le Verbe de la Vie…

Oh ! merveille de lumière indicible !… C’est la Lumière incréée qui, assaillant amoureusement l’humanité du Christ par l’Esprit Saint, l’a ornée et l’a rendue si belle, si belle, que le Verbe Infini Lui-même, ne pouvant résister davantage, devant le feu impétueux de l’Esprit Saint qui le poussait et du Père-Amour qui L’envoyait, s’est uni hypostatiquement à cette créature qui, telle une harpe très fine, lorsqu’elle s’est unie au Verbe de la Vie, répercutant en elle cette union intime et profonde entre Dieu et sa créature, en une fusion si intime que, dans la pulsation infiniment amoureuse de cette rencontre divine, la faisant tressaillir en l’Esprit Saint, le Verbe du Père l’a fait retentir de sa propre Voix de divinité dans toute l’étendue du Ciel et jusqu’aux confins de la terre.

Ainsi, par la nature humaine du Christ, s’est manifesté ce Concert éternel de délicatesses indicibles que le Verbe chante, en silence, dans une formidable effusion de s’être infini et un silence inaltérable d’être essentiellement très simple et silencieux.

Mon Christ, quel silence en ton âme, dans quel silence mon être doit T’écouter pour recueillir tes divines vibrations !…

– En silence !… « Je vais entraîner l’âme jusqu’au désert, et je lui parlerai cœur à cœur ». À la solitude de mon être, de mon intimité, de ma participation ; à ma solitude, où, en tête-à-tête avec moi, percevant le son de mon concert, elle vibrera de ma vibration même, participant de mon harmonie éternelle.

Oh ! nature humaine de Jésus !… Le Verbe de la Vie s’est uni à toi si intimement et si étroitement, comme toi tu t’es unie au Verbe de la Vie dans un accord pour ainsi dire infini, que ses plus imperceptibles vibrations retentissent en toi ; ta vie ne peut être que celle du Dieu Très-Haut Lui-même, puisqu’avec Dieu tu t’es unie hypostatiquement en la personne du Verbe.

Et, te perdant dans le s’être de l’Être, tu es entrée par ta contemplation, à l’instant même de ton union hypostatique, dans le silence harmonieux du s’être même de Dieu. Et là, t’abîmant dans sa douceur virginale, comblée, plongée dans les flots éternels et dans la fécondité très simple de sa vie, heureuse en une participation unique, folle d’amour, dans la vibration infinie du Verbe du Père, tu te perds dans les flots éternels du sein du Dieu Très-Haut.

Oh ! mon Christ ! Quelle extase d’amour que celle de ton âme à l’instant même où elle fut créée, qui participant presque infiniment de Dieu, en une surabondance parfaite qui l’inonde totalement, voit que par sa transformation en le s’être de Dieu, elle participe comme de plein droit par ses épousailles éternelles avec le Verbe incréé de chacun de ses attributs et de ses perfections !…

Quel mariage spirituel avec le Dieu Très Saint Lui-même !… Mariage parfait, dans lequel les biens mutuels sont rendus et donnés en retour comme un cadeau infini de noces éternelles.

Quelle joie pour l’âme du Christ qui, vivant du joyeux contentement de Dieu, vibrant à l’unisson des trois Personnes divines dans la joie infinie de son bonheur éternel, participe d’une manière éminente de chaque attribut et de chaque perfection de l’Être infini !…

Oh ! âme du Christ, toi qui contemplais face à face l’infinitude infinie de la fécondité de l’Être divin !… Quelle joie éternelle a été la tienne lorsque tu t’es vue l’Épouse du Verbe, et, comme telle, possédant de plein droit, en plénitude et surabondance, les trésors inépuisables de ton Conjoint éternel !…

Avec quelle joie à l’instant même où tu as été créée, tu as dû entendre ces paroles issues du Verbe qui, en se gravant en toi, réalisaient ce qu’elles disaient en une expression éternelle de Lui-même, comme don de l’Époux en cadeau de mariage, paroles qui avaient pour toi le goût de la vie éternelle : « tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi… » !

Et quel ne fut pas ton contentement en voyant que ce dire, parce qu’il était le dire du Verbe, était participation de l’être même de Dieu qui, se prononçant, se donnait à toi, car lorsque Dieu parle, Il réalise ce qu’Il dit !…

Et, à cet instant même, emportée dans l’élan amoureux des flots éternels, tu t’es plongée, avec les divines pupilles, dans le regard même de ta Personne, dans la contemplation de l’être divin, dont le Verbe Infini te donnait la possession, comme cadeau de tes épousailles : son s’être éternel même, qui, en infinitude d’attributs et de perfections, se répand en infinitudes de nuances qui sont une unique perfection. Et abîmée en toi-même et joyeuse, folle d’amour, tu courais, embrasée des flammes impétueuses de l’Esprit Saint, à travers les secrets les plus cachés et les plus mystérieux du glorieux être divin.

Quelle extase d’amour tu as éprouvée ! car, comme créature, et bien qu’étant créature, tu allais, comblée, en maîtresse de tes possessions, reine des Anges et des hommes… Et là, tu voyais que tu étais amour de l’Amour Lui-même, en justice, participant de cette même Justice qui se répandait amoureusement sur toi.

Et créée pour être l’Épouse unique du Verbe, te voyant transformée en tous les attributs du Dieu Incréé, tu sautais de joie dans l’Esprit Saint avec la participation du s’être éternel ; te voyant délicatesse de sa délicatesse même, et jouissant de la Très-Haute perfection du Dieu intangible, comblée de silence, dans la joie, dans la bonté… Et, puisque le Verbe s’exprimait en toi, tu te sentais parole féconde, tu chantais et exprimais l’expression éternelle du Verbe en ton être.

Âme du Christ, Épouse de la seconde Personne de l’adorable Trinité, dès le premier instant de ton être tu as contemplé la vie divine ! Il n’y a pas de voiles pour l’âme du Verbe Incarné ! Il n’y a pas de voiles qui puissent T’empêcher, mon Époux, de contempler les excellences infinies de ta propre Personne ! Pour l’humanité du Christ, et par ses épousailles hypostatiques, il n’y a pas de voiles qui puissent empêcher le voile du Sein du Père de se déchirer pour que tous les hommes, passée l’épreuve, puissent entrer en ce sein adorable par ton union hypostatique Tu nous ouvrirais ! Il n’y a pas de voiles pour l’Épouse du Verbe Incarné, parce que, dans le Regard infini du Père fécond, depuis le premier instant de son être, elle les devinait, elle en était comblée, elle se plongeait et pénétrait dans les mystérieux secrets de l’être de Dieu !

Le regard du Christ, perdu dans le Regard du Père, contemplait dans les yeux du Père l’Être infini de son s’être glorieux. Quels transports d’amour lorsqu’Il goûtait, en ce seul regard éternel du Père fécond, les richesses inépuisables et insoupçonnées des excellences de l’être divin !… Abîmée dans la parfaite contemplation de Dieu, comme Tu as dû te répandre en un Saint ! éternel, et comme dans ce regard, tu as dû te perdre dans une extase ininterrompue d’amour et de surabondance suprême dans le sein de la Trinité ! …

Comment mes lèvres humaines pourront-elles exprimer ton extase éternelle devant la contemplation de Dieu ? Comment pourrai-je exprimer avec mes rudes paroles les secrets mystérieux et les profondeurs insondables dans lesquelles plongeait ton regard limpide et pénétrant ? Comment pourrai-je dire, avec mon expression limitée et finie, ô humanité du Christ, ta parole, comme fruit de ta contemplation, en ta Personne même ?

Toi, ô Verbe de la Vie, dis-Toi en mon être de vierge amoureuse, pour que je puisse dire un peu de la joie presque infinie qui comblait ton âme !

Le Père Lui-même, pour qui son Verbe est toute sa joie, t’a offert en possession éternelle et en don total, le jour de tes noces, son propre Regard, avec lequel toi, comme de plein droit, tu peux contempler sans voiles sa propre beauté infinie.

Il t’a aussi donné son propre s’être éternel pour que tu le possèdes ; et en son s’être même tu as reçu en cadeau l’être même de Dieu par participation.

Et si cela ne suffisait pas, comme cadeau de noces, le Dieu Très-Haut t’a accordé que les hommes soient tous, en toi et par toi, « des dieux, des fils du Très-Haut ».

Jour de l’Incarnation !… Jour de cadeaux, de fêtes, des noces éternelles du Créateur et de la créature…

Le Créateur rend sa créature si infiniment heureuse que, folle d’amour, se répandant par sa Personne même en un Cantique infini, elle chante le Cantique nouveau, le grand Cantique, dans un joyeux cri de participation ; et, avec ce Chant, elle dit au Père combien Il s’est glorieux, infini, fécond et combien Il s’est Père.

Nature humaine du Christ, perdue, abîmée en elle-même, heureuse et parée de joyaux par tout l’amour du Dieu Très-Haut qui se répand amoureusement sur toi, qu’as-tu dû penser en te voyant ainsi exaltée ? Quelle jubilation-amour a dû te transpercer dans les flammes réjouissantes de l’Esprit Saint !… Comme, devant l’impuissance de ton être limité, participant du s’être infini, tu as mis ta bouche dans la bouche du Verbe, pour retentir infiniment en un Cantique d’amour et de louange à l’Être divin !… Oui, comme unie hypostatiquement au Verbe infini en son étreinte, forte de ta Personne, tu as dû te répandre en une chanson d’amour, en une explosion glorieuse ; tu as dû épancher tout ton besoin de chanter à Dieu, et tu as dû te reposer, en voyant qu’en ta propre Personne, tu Lui chantais infiniment, tu Lui chantais le Cantique nouveau, le grand Cantique que Dieu seul peut se chanter !…

Mon Christ, en ta Personne, en une Chanson infinie, Tu chantes au Père son s’être glorieux que Lui seul peut se chanter en son Verbe !

Quelle étreinte entre l’humanité du Christ et le Verbe de la Vie !… Quels entretiens d’amour en épousailles éternelles, étreinte embrasée dans les flammes impétueuses de l’Esprit Saint qui l’enveloppaient, la comblaient et l’unissaient au Verbe, son Époux !…

Comme folle de bonheur, par ton adhésion à tous les mouvements du Verbe, tu n’as possédé d’autre vie que sa vie, et conformément à l’exigence de ton union avec Lui, tu as dû ne rien faire d’autre que ce qu’Il faisait !… Et, comme fruit de ta contemplation avec le Père et de ta chanson avec le Verbe, embrasée des flammes impétueuses de l’Esprit Saint, tu te répandais dans le Verbe, en chantant au Père, et le Verbe se répandait à travers toi en chantant aux hommes. Et, mon Christ, étant Homme, non seulement Tu chantes à Dieu comme Dieu Lui-même, mais, en tant que Dieu, Tu chantes aussi aux hommes infiniment.

Mon Christ !… Pont unique par lequel les hommes vont à Dieu et par lequel Dieu se donne aux hommes !… […]

Désormais, Dieu a, oui, Dieu a un Homme qui, étant Homme, est Dieu !…

Désormais, Dieu a un Homme qui, étant Dieu, est Homme !…

Désormais, le Ciel a un Homme qui est le Verbe de la Vie !…

Désormais, la terre a, dans un Homme, le Verbe du Père !… […]

Oh ! l’instant de l’Incarnation !… Je vois l’Homme étant Dieu et Dieu étant Homme !… Et je ne peux pas l’expliquer !…

Je vois la différence totale entre les deux natures !… et l’union des deux natures en une seule Personne !… […] Dieu étant Dieu, à une distance infinie de la nature humaine du Christ… Et je vois que par son union hypostatique, intime, le Christ est Dieu… Et je ne peux pas l’expliquer ! […]

Seigneur, je T’adore ! car ma capacité a été anéantie, subjuguée et séparée de tout ce qui est d’ici-bas, devant ton infinitude et devant ce qu’il me reste encore à comprendre, embrasée en l’Esprit Saint, lorsque, avec le regard du Père, et par ma participation avec le Verbe comme expression de ce regard, j’ai pénétré dans la grande réalité de mon Christ.

Au Ciel, le Verbe chante sa Chanson infinie, celle qu’Il chante éternellement en tant que Verbe. Désormais, le Verbe Incarné, effusion de l’expression de l’être de Dieu, chante la Chanson infinie aux hommes !…

Quel bonheur, quelle joie et quel contentement de voir que le Christ chante la Chanson infinie que Dieu seul peut se chanter, et qu’Il la chante à Dieu et aux hommes !…

Oh ! terrible mystère de l’Incarnation !… Oh ! mystère de l’amour de Dieu envers l’homme !… Oh ! mystère de l’amour du Créateur envers la créature !… Oh ! mystère de ce cadeau infini : à partir de Marie, par le Christ, Dieu Très-Haut offre à l’homme sa propre divinité !…

Mon Christ, comme Tu es redoutable !… De quelle manière je Te vois !… Je T’adore, parce que Tu es l’Incréé par ta Personne divine, créé en ta nature humaine !… Dieu-Homme !… Homme-Dieu !… Mystère de l’Incarnation !… […]

Jésus, merveille de l’Amour Infini… Oh ! mon Verbe Incarné ! fais-moi don de ta Parole pour que je puisse Te complimenter comme il se doit. Tu es mon Christ et Tu es mon Verbe et Tu es mon Dieu !… Donne-Toi à moi, en ton t’être Dieu-Homme, pour que je puisse T’exprimer en ta Parole et T’aimer en ta Personne.

Le Père, le Verbe et l’Esprit Saint se répandent avec tout leur amour sur l’humanité du Christ en un baiser infini, qu’Ils déposent en elle par l’Esprit Saint Lui-même.

Quel terrible mystère que celui de l’union de Dieu avec l’homme dans le sein de Marie !…

Comme les trois Personnes divines aiment la nature humaine du Christ !… Le Père se répand impétueusement sur elle dans le flot divin de son Regard éternel. Le Verbe, Image parfaite du Père, plus haute Expression de la Sagesse divine, s’est incrusté en elle dans une union hypostatique indicible, faisant d’elle l’épouse aimée et unique de son s’être Parole. Et l’Esprit Saint, jaillissant, empressé et heureux du contentement amoureux et paternel du Père qui se répand sur elle, et du Verbe, son époux, s’élance, amoureux et captivé par la beauté de son visage, Il l’étreint dans le Baiser infini d’union trinitaire, et l’embrase de ses flammes impétueuses.

Oh ! humanité du Christ, toi qui es l’humanité du Verbe Incarné !… Comme je te vois introduite dans la vie de la Trinité !… Tu es le reflet parfait du Dieu Très-Haut Lui-même, miroir immaculé dans lequel les trois Personnes divines se regardent et se réjouissent.

Mon Christ, je Te vois introduit dans la Famille Divine, car, bien que Tu sois à une distance infinie de la Déité par ta nature humaine, par ta Personne Tu es Dieu.

Esprit Saint, embrase, embrase l’âme du Verbe de la Vie… Mais songe, Esprit Saint, qu’elle est créature, et que si Tu l’embrasais dans le feu impétueux de ton amour pour elle, Tu la réduirais à néant. Et bien non ! car son Époux, le Verbe de la Vie, la soutient pour que Tu puisses répandre sur elle l’élan infini de ton amour.

Mais songe, Esprit Saint, qu’elle est petite, et que si elle Te sent venir, dans ton flot infini et éternel, pour t’élancer sur elle, Te contemplant, elle tremblera devant la majesté souveraine de ton être glorieux. Et bien non ! parce que c’est le Père amoureux Lui-même avec ses entrailles paternelles, qui lui donne son Regard pour qu’elle te contemple et Il la protège sous l’ombre de ses ailes ; Celui qui est « Roi des rois et Seigneur des seigneurs »  la rendant forte de sa force même.

Mais Toi, Esprit Saint, Tu es Amour amoureux et Tu la berces sur tes genoux mêmes, Tu la caresses, tu la fêtes et Tu l’étreins du même baiser de tendresse infinie avec lequel Tu étreins le Père, le Fils et Tu t’étreins Toi-même en ton sein, en ton t’être Amour, fécond et glorieux !…

Âme du Christ, en te voyant ainsi choyée et aimée, élue et fêtée dans le sein de l’adorable Trinité, comme tu as dû sauter de joie, d’amour, de reconnaissance, d’anéantissement, de contentement, devant le Dieu infini qui se répandait sur toi si amoureusement !…

Toi, qui contemplais avec le Père, et qui te plongeais dans les flots infinis de son s’être éternel et qui participais de ces flots, comme tu as dû jaillir, dans un cri de transformation, chantant les Très hautes perfections, incompréhensibles et inconnaissables pour nous, mais que tu connais dans une joie éternelle !…

Et, embrasée des flammes impétueuses de l’Esprit Saint, comme tu as dû courir du sein du Père au sein du Verbe, baisant de sa Bouche même la poitrine du Très-Haut !…

Et, ne faisant qu’un avec le Verbe, qui est ta Personne, introduite dans le sein du Père, là tu as dû deviner les secrets surprenants et incompréhensibles de sa paternité, que les Anges eux-mêmes, ni aucun homme, ne pourront jamais deviner parce que la distance qui les sépare de Toi est presque infinie… Et là, devinant avec le Regard du Père, Tu as dû plonger dans les secrets silencieux de son s’être silence ; et, rayonnante d’amour, Tu as dû courir du sein du Père au sein de ta propre Personne, en chantant, par participation, dans une transformation glorieuse de l’être divin.

Oh ! mon Christ ! quelle a dû être ta stupeur devant la mission pour laquelle Dieu T’a choisi : être le Chantre de l’Amour éternel !…

Jésus, mon Verbe Incarné, aujourd’hui je T’aime d’avantage parce que je Te connais mieux, et avec ma connaissance et mon amour, j’adore ce qu’il me reste encore à connaître.

Jésus, capacité infinie en ta Personne divine et capacité limitée en ta nature humaine, en Te voyant participer, en ta nature humaine, de la vie de la Trinité de manière si éminente et si remplie de bonheur, ta capacité finie d’Homme, en aimant, en connaissant et en exprimant la vie même de la Trinité, a dû se répandre en extase devant le Dieu Incréé, par l’exigence de sa propre contemplation glorieuse, en une adoration profonde de ta nature humaine, devant ta nature divine !…

Ta nature humaine, toute petite, a dû être anéantie sous le poids terrible de la connaissance et de l’amour de Dieu, en adorant comme fruit de sa contemplation amoureuse et en se répandant en un « Saint ! » éternel.

Jésus, Toi, par l’exigence d’être créature face à l’Incréé, et rempli dans ta capacité créée, comblé et dans la plénitude du Dieu Très-Haut, le Dieu Incréé dépassant infiniment ton être créé, Tu te répandais en une adoration éternelle d’anéantissement amoureux ; et Tu adorais tout ce que Tu ne pouvais pas saisir entièrement, puisque Dieu s’est l’Être Infini.

L’adoration est l’extase de l’amour. Quand l’amour est à son comble et ne peut aller au-delà, il adore. Comme Dieu est infini et qu’Il dépasse la capacité de celui qui aime, celui-ci, mourant d’amour, anéanti et terrassé par la plénitude de son être devant l’Infini, tombe en adoration et adore ce qu’il lui reste encore à comprendre, transcendé.

Et l’âme du Christ, de mon Époux, de mon Jésus, introduite, joyeuse et contente, perdue, plongée et abîmée en elle-même, rayonnante d’amour devant le Dieu Incréé, contemple, exprime et aime selon sa capacité presque infinie, et adore ce qui lui reste encore à connaître, à exprimer et à aimer.

Si bien que la vie du Christ sur la terre a consisté à connaître, recevoir, répondre, exprimer, aimer Dieu, et L’adorer selon ce qu’Il connaissait et selon ce qu’il Lui restait encore à connaître.

Et comme fruit de cette vie, face à face avec Dieu et face à face avec les hommes, Il exprimait, au Ciel, Dieu en tant qu’Homme ; et en tant que fruit de sa contemplation en amour glorieux, comme conséquence immédiate de cette connaissance, de cette expression et de cet amour, se tournant vers les hommes, Il se répandait sur eux en expression, se tournant vers le Père avec eux tous, en une réponse d’adoration glorieuse et de réparation, qui en Lui était infinie parce que sa Personne était la deuxième Personne de l’adorable Trinité.

Désormais, Jésus, par l’union hypostatique des deux natures, s’est le Verbe de la Vie Incarné, Il chante à Dieu, et, comme au Ciel, Il chante aux hommes : « tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître ». Car Jésus ne chante pas une chanson à Dieu et une autre aux hommes, non ; en tant que Personne, par sa bouche Il dit à Dieu, infiniment, la même chose qu’aux hommes, car Jésus n’a pas d’autre personne que celle du Verbe, qui est le Chantre infini au Ciel et sur la terre, car en se répercutant en son humanité, Jésus s’est aux hommes le même Chant et la même Expression qu’Il s’est au Père,

Le Verbe, Parole infinie du Père, prend sa nature humaine comme porte-voix pour continuer, en l’Homme, de chanter à Dieu et de chanter à l’homme, en tant que Dieu, sa vie éternelle. Chanson qu’Il a déposée au sein de l’Église, par Marie, pour prolonger cette mission : nous dire sa vie tout au long des siècles ; chanson que l’Église, unie au Christ, dans sa Liturgie, tournée vers le Père, Lui chante en tout temps ; puisque c’est l’Église qui continue de chanter le cantique du Christ à Dieu et aux âmes.

Merci, Seigneur, de m’avoir appris aujourd’hui le mystère de l’Incarnation dans le sein de Marie, car ainsi j’ai vu les grandeurs du Christ et les grandeurs de la maternité de Marie, si méconnues !

Merci, Mère, de m’avoir abritée en ton sein et de m’avoir accordé ta protection maternelle pour que je ne meure pas en contemplant le grand mystère de l’Incarnation !

Madre Trinidad de la Santa Madre Iglesia

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